jeudi 28 août 2008

Innondations

Il est encore tombée des trombes d'eau cette nuit tant et si bien que la zone d'activité dans laquelle je travaille était inondée. Ce qui est agréable, c'est que le matin est clair, ensoleillé, et le ciel bleu comme rarement.
Les rues qui permettent d'accéder aux immeubles étaient impraticables. Les gens marchaient avec flegme, baignés jusqu'au genoux. Des tracteurs déversaient des bennes de terre devant l'entrée des parking afin de créer des digues. Des pompes rejetait l'eau du parking sur la rue. ce qui me semble une logique floue. Sur la photo, c'est encore de la terre, mais lorsque je suis parti ce soir, un réel mur avait été construit derrière. Malgré la construction de digues, les sous sol ont été, bien entendu, envahis par les flots. Comme l'eau et l'électricité sont 2 éléments parfaitement maîtrisés par les indiens, les coupures ont été particulièrement fréquentes et les ascenseurs coupés. 10 étages à pied, c'est bon pour le coeur.


Et puis; cela permet d'accéder à des parties cachées de ce belle immeuble récent... L'état des escalier est hallucinant, brut de travaux. Le ménage n'a jamais été fait et cela se sent... D'ailleurs, malgré la multitude de petites mains, gardiens de toutes sortes, des liftiers, apporteurs de café,... peu semblent faire de ménage. Pas entendu un aspirateur en 4 mois !

Ce soir, rentrer, ou plus exactement sortir du parc technologique, relevait du tour de passe-passe. Après un premier essai infructueux, nous sommes retournés casser la croûte au bureau pendant 1 heure (il est possible de manger à toute heure), et vers 10h00 nous avons pu enfin nous extirper de ce M...

mercredi 27 août 2008

Pluie diluvienne.

Il a plu des cordes, que dis-je, des cascades. Et comme chaque fois, lorsqu'il pleut, le courant saute. Le quartier se retrouve dans le noir et les groupes électrogènes s'ébranlent.
De mon balcon, je vois cette ville noir, sans lune, plongée dans l'obscurité et l'eau.
Seul les phares de quelques automobilistes courageux dessinent un trait. 2 maisons ont de la lumière, celle du voisin et celle où je loge.
Les jours de pluie, la circulation s'aggrave (eh oui, c'est possible) et la ville se paralyse dans de magnifiques bouchons. Au lieu des 45 min habituelles pour me rendre au bureau, 2 heures ont été nécessaires. Des parties de routes, laminées par les pluies et par les poids lourds surchargés, s'égarent et redeviennent sauvages. D'immenses flaques d'eau en recouvrent des portions. Les trous s'agrandissent à en devenir des ornières. Des blocs de pierre posés juste devant les trous les plus monumentaux en avertissent la présence. Le parcours d'obstacle n'en devient que plus sinueux et dangereux...

A titre de complément d'information, le palmarès des villes indiennes ayant le plus d'accident (par an) était publié dans le journal du jour:
  • Bombay : 21 678 accidents (787 morts)
  • Dehli: 9 351 accidents (2 023 morts)
  • Bangalore : 7 575 accidents (833 morts)
  • Hyderabad: 6.149 accidents (1 196 morts)
Ce sont les piétons qui meurent le plus...

mardi 26 août 2008

FLNJ en Inde ?

Je rentrais du travail, de nuit, comme chaque soir. Ce n'est pas pour étaler mes horaires de travail, (d'ailleurs il fait nuit tôt ici), mais la nuit apporte un petit plus indéniable à la circulation indescriptible. Captivé, même après 4 mois de spectacle, j'assistais au ballet bruyant et sauvage lorsque dans la lumière des phares, j'ai eu comme une sorte d'apparition...
Un camion, juste devant nous, transportait des divinités indiennes rutilantes qui semblaient contempler la route avec compassion ou tout au moins bienfaisance. Roses à souhait, les dieux Ganesh à tête d'éléphant partaient en ballade !
Le FLNJ (front de libération des nain de jardins) aurait-il fait des émules dans de lointain pays ? Je ne peux m'empêcher de penser à un membre actif de l'ouest de la France...
Que neni, il y aurait une grande fête religieuse le 3 Septembre et les préparatifs commencent. La fête est telle que le jour est férié à Bangalore (dans ma société).
Dommage, je vais manquer la fête, je serai dans l'avion...

dimanche 24 août 2008

D'Or et de soie

Après les saaris, ma petite famille m'a demandé de la soie, je me suis mis en quête de la précieuse étoffe. Grâce à mon chauffeur, j'ai ainsi découvert un nouveau quartier dont la fabrication de la soie semble être l'une des activités principales. Comme la plupart des quartiers de Bangalore, c'est un endroit grouillant et bruyant. Les ateliers de soierie et de joaillerie se disputent les rues. Le vacarme des machines à tisser et des filatures envahit les rez-de-chaussé et les arrières cour. Rickshow et triporteurs de toute sorte, lourdement chargés de ballots, immobilisent la circulation klaxonnante et fébrile.
La plupart du temps, la taille des boutiques de tissus est réduite, le sol y est recouvert d'un tatami (une sorte de matelas) sur lequel, acheteur et vendeur, assis à genoux ou en tailleur, étalent, choisissent et coupent l'étoffe. Les murs sont recouverts d'étagères chargées de soie soigneusement pliées. Bien que les vendeurs soient toujours des hommes, les acheteurs sont mixtes. On y boit naturellement la boisson indienne, un petit verre de thé (?) mélangé avec du lait, du sucre et des épices (eh oui!). Celui d'hier était vraiment bon !

Une autre particularité de ce quartier est la présence d'échoppes dédiées à la fabrication des bijoux. Elles sont constituées de 2 parties séparées par une solide grille verrouillée. A l'intérieur des artisans découpent de fines lames de métal, manipulent de petits emportes pièces et s'affairent autour de presses manuelles. De l'autre coté de la grille, des hommes, des esquisses ou des photos de bijoux à la main, étudient avec soin un grand tableau divisés en petites cases référencées. Ils recherchent chaque élément du complexe bijoux sur le tableau, repèrent les références et annotent les quantités. La note achevée est passée de l'autre coté de la grille. Le plus étonnant est le silence !
Si les photos et esquisses semblent bien montrer de somptueux bijoux en or, il est difficile de savoir le nom du métal travaillé dans ces échoppes ; j'ai posé la question mais j'avoue ne pas avoir compris la réponse... Cela ne semble pas de l'or (j'aurai compris !).

jeudi 21 août 2008

L'égalité, une idée abstraite

L'égalité en Inde est une idée abstraite. Sans parler des systèmes de castes, l'apparente répartition du travail dans les campagnes est pour le moins étonnante. Particulièrement entre homme et femme, et notamment au Rajasthan. Si une grande partie des hommes semblent glander dans les villages, passer le temps à pallabrer ou à jouer, le travail des femmes et des enfants est dur. Dans les champs ou sur les routes, elles s'affairent sur leur travail de fourmis à l'aide d'outils rudimentaires. Pliées en 2 toute la journée, elles s'échinent à gratter, biner et creuser.
Cyniquement, ces scènes hautes en couleur et "exotiques" sont tout aussi terribles que belles pour nos yeux d'occidentaux. Curieux mélange d'émerveillement et de culpabilité, d'attirance et de rejet.

Car finalement, en quoi consiste la beauté de l'inde ? Ses couleurs ? ses cultures complexes et multiples ? Ou encore l'authenticité, le pittoresque, la pauvreté, le dénuement ?

La pauvreté sauvegarde-t-elle une forme d'authenticité ? Où se trouve la frontière entre authenticité et le pittoresque ? Si l'inde était un pays riche, serait-elle toujours aussi attirante ? Comment peut on être séduit par ce pays où l'injustice est flagrante, les conditions de vie misérables pour une grande partie de la population. Ces questions font un peu philosophie de comptoir, mais pourtant, elles se posent à moi sans que j'en entrevois une réponse, plus fort maintenant qu'au début de mon séjour.



Dernière ligne droite

De nouveau de retour sur Bangalore. Après ce beau WE du 15 Août en France, retrouver le temps plutôt pluvieux à Bangalore n'a pas été un moment d'adaptation pénible....
Voila, c'est donc la dernière ligne droite avant ma fin de mission : Dans 2 semaines, je serai de nouveau en France. De toute façon, la saison des mangues s'essouffle et ma première source de vitamine va ainsi se tarir. Il reste la papaille, mais comme le dit Simon, c'est pas bon, la papaille...
J'ai commencé a ramener un peu des affaires et... des souvenirs. Habituellement, je ne suis pas trop "souvenir" ; ces derniers ont souvent, à mes yeux, une sérieuse tendance à se métamorphoser en objet assez désolant, voir kitch, une fois posés sur la table du salon. Mais, là, il faut l'avouer, c'est un peu différent ; peut être parce que l'occasion de découvrir ce pays était assez unique et revenir tous ensemble peu probable (Isabelle ne veut pas venir s'installer 2 ans..). Quoiqu'il en soit, le salon ressemblait un peu à un souk, encombré de souvenirs ramenés du Rajasthan et de Bangalore. Les saris de mariage ont fait tant d'effet que je vais devoir retourner faire une expédition punitive. Tant et si bien que mes collègues m'ont demandé si je souhaitais ouvrir une échoppe en France ou si ma femme allait les porter... Il a fallut leur expliquer que ces superbes saris allaient, selon toute vraisemblance, changer de vocation, qu'ils cesseraient d'envelopper d'un halo mystérieux et fluide des inconnues à la peau mate, pour apporter une touche chamarrée et orientale à un intérieur cosy.

samedi 9 août 2008

Repas avec mon chauffeur...

Cela faisait longtemps que je pensais le faire mais les occasions avaient manqué. Et puis voila, l'occasion s'est enfin présentée d'aller manger avec mon chauffeur. Bonne occasion de discuter avec un indien moins occidentalisé que ceux que je fréquente au travail.
Mon chauffeur a 26 ans, et est célibataire. Comme beaucoup d'indien, il vit "En famille" ; chez son frère, sa belle sœur, leur fils et sa propre mère.
En premier abord, c'était touchant de voir sa réelle émotion à être là, en tête à tête avec moi : c'était la première fois pour lui non seulement qu'il mangeait avec un client mais aussi avec un étranger, en égal à égal...
Cela a commencé avec des petits détails culturels amusants : pas facile d'expliquer ce que signifie "s'il vous plaît" ou "merci" lorsqu'il ne semble pas exister de mot de politesse.
Puis en se détendant, l'alcool aidant, il m'a un peu parlé de ses problèmes, plus personnels , comment il vit, comment il voit les choses.
Comme de nombreux indiens, il est particulièrement attiré par notre monde occidental, moins par le coté société de consommation qui fait briller les yeux de mes collègues, mais par l''éducation et l'émancipation que représente l'occident à ses yeux. Bien que fier de son pays, il pense que l'évolution de celui-ci, et de par là même, sa condition, ne passe que l'occidentalisation. Étonnamment, les indiens avec qui j'ai essayé de parler de cela, ne le ressentent pas comme une intrusion culturelle mettant en péril leur propre culture.

mercredi 6 août 2008

Retour et WE du 15 aout

Voila, j'en sais plus sur mon retour, car il faut bien aborder le sujet.
Prévu pour les environs du 15 Août, j'ai finalement rempilé pour quelques jours de plus.
Je reviens donc comme prévu quelques jours autour du 15 Août (du 13 au 20 environ), et je repars sur Bangalore vers le 20 jusqu'au 3 septembre. A partir de cette date, mon collègue Louis Philippe viendra me remplacer pour 2 semaine afin de clôturer le projet...
Je vois arriver la date de retour et je vois tout ce qui me reste à faire, tant au niveau professionnel que personnel. Il y a tant de site que j'aurai souhaité visiter !! Mais il est vrai que les distances et surtout le temps nécessaire pour les parcourir sont tels qu'il n'est pas possible de tout voir. Pas encore parti et déjà des regrets !!!
Après reprendre une ville familiale normale, revoir ses amis, avoir une vie sociale normale, évidement c'est top également.

mardi 5 août 2008

Inflation

Si l'on parle souvent de la croissance à 2 chiffres de l'inde, le revers est l'inflation record : pas loin de 14%. C'est la première idée qui m'a traversée l'esprit lorsque que j'ai constaté l'effarente augmentation de la cantine : de 15 roupies (diviser par 65 pour des euros...Eh oui...), le prix est passé subitement à 38, soit plus du double! Après consultation de mes petits camarades, il s'avère que la société doit faire des économies et a, à cet effet, supprimé, du jour au lendemain, la part qu'elle prenait auparavant en charge. Imaginez cela en France... Et bien, içi, pas un trac, pas d'affiche assassinant le patronat, rien. En apparence seulement... car l'indien est mouvant, fluide : autrefois bondée et bruyante, la cantine est quasi vide... mais tout aussi bruyante.

lundi 4 août 2008

Coupe de cheveux mystique...

Sans avoir une coiffure ondulante, j'ai tout de même besoin de couper mes quelques cheveux...
Gardant en tête les conseils avisés de mon frère Bertrand, je n'ai pas cédé à la tentation d'un coiffeur local armé d'un coupe choux : Hépatites, Sida,... bref toutes les spécialités particulièrement intéressantes pour un spécialiste. Fort de ces recommandations, j'ai donc acquis une tondeuse locale mais néanmoins électrique. Le premier geste fût plutôt été efficace, laissant un beau sillon vertical sur mon profil gauche. Le second mouvement s'avéra décevant et les suivant, disons le tout net, catastrophiques. La machine, rechignant à toute obstination, refusa de couper le moindre poil supplémentaire. Grand moment de solitude et de désarrois. Impossible de sortir comme cela. Après avoir envisager le coupe-ongle, j'ai enfin trouvé un semblant de ciseaux. Et j'ai taillé.
Magnifique... J'ai bien fait de faire de l'informatique parce que coiffeur aurait été hasardeux.
Là, après estimation de l'ouvrage dans la glace, l'évidence malheureuse et mitée apparaissait limpide ; il restait à fignoler. Plein de hargne, j'ai donc saisi le méprisable instrument électrique et j'ai lourdement et patiemment insisté jusqu'à un semblant d'homogénéité. Autant le dire franchement, j'ai donc le cheveu EXTRÊMEMENT court, 2 mm max.
Ce changement de look a bien entendu soulevé l'hilarité de mes collègues ce matin.... Je suis prêt à tout pour détendre l'atmosphère. Flatteuse, une de mes collègues m'a dit que j'avais le look Bruce Willis (il fallait au moins cela...) ; incroyable comme j'ai un peu de peine à la croire. A part, la musculature, que j'ai la pudeur de cacher, je ne vois vraiment pas les point communs.
Ce qui est sûr, c'est qu'il y a peu de risque pour que l'on me prenne pour un bitnic sur le retour ravi d'un séjour initiatique à Katmandou !