jeudi 28 août 2008

Innondations

Il est encore tombée des trombes d'eau cette nuit tant et si bien que la zone d'activité dans laquelle je travaille était inondée. Ce qui est agréable, c'est que le matin est clair, ensoleillé, et le ciel bleu comme rarement.
Les rues qui permettent d'accéder aux immeubles étaient impraticables. Les gens marchaient avec flegme, baignés jusqu'au genoux. Des tracteurs déversaient des bennes de terre devant l'entrée des parking afin de créer des digues. Des pompes rejetait l'eau du parking sur la rue. ce qui me semble une logique floue. Sur la photo, c'est encore de la terre, mais lorsque je suis parti ce soir, un réel mur avait été construit derrière. Malgré la construction de digues, les sous sol ont été, bien entendu, envahis par les flots. Comme l'eau et l'électricité sont 2 éléments parfaitement maîtrisés par les indiens, les coupures ont été particulièrement fréquentes et les ascenseurs coupés. 10 étages à pied, c'est bon pour le coeur.


Et puis; cela permet d'accéder à des parties cachées de ce belle immeuble récent... L'état des escalier est hallucinant, brut de travaux. Le ménage n'a jamais été fait et cela se sent... D'ailleurs, malgré la multitude de petites mains, gardiens de toutes sortes, des liftiers, apporteurs de café,... peu semblent faire de ménage. Pas entendu un aspirateur en 4 mois !

Ce soir, rentrer, ou plus exactement sortir du parc technologique, relevait du tour de passe-passe. Après un premier essai infructueux, nous sommes retournés casser la croûte au bureau pendant 1 heure (il est possible de manger à toute heure), et vers 10h00 nous avons pu enfin nous extirper de ce M...

mercredi 27 août 2008

Pluie diluvienne.

Il a plu des cordes, que dis-je, des cascades. Et comme chaque fois, lorsqu'il pleut, le courant saute. Le quartier se retrouve dans le noir et les groupes électrogènes s'ébranlent.
De mon balcon, je vois cette ville noir, sans lune, plongée dans l'obscurité et l'eau.
Seul les phares de quelques automobilistes courageux dessinent un trait. 2 maisons ont de la lumière, celle du voisin et celle où je loge.
Les jours de pluie, la circulation s'aggrave (eh oui, c'est possible) et la ville se paralyse dans de magnifiques bouchons. Au lieu des 45 min habituelles pour me rendre au bureau, 2 heures ont été nécessaires. Des parties de routes, laminées par les pluies et par les poids lourds surchargés, s'égarent et redeviennent sauvages. D'immenses flaques d'eau en recouvrent des portions. Les trous s'agrandissent à en devenir des ornières. Des blocs de pierre posés juste devant les trous les plus monumentaux en avertissent la présence. Le parcours d'obstacle n'en devient que plus sinueux et dangereux...

A titre de complément d'information, le palmarès des villes indiennes ayant le plus d'accident (par an) était publié dans le journal du jour:
  • Bombay : 21 678 accidents (787 morts)
  • Dehli: 9 351 accidents (2 023 morts)
  • Bangalore : 7 575 accidents (833 morts)
  • Hyderabad: 6.149 accidents (1 196 morts)
Ce sont les piétons qui meurent le plus...

mardi 26 août 2008

FLNJ en Inde ?

Je rentrais du travail, de nuit, comme chaque soir. Ce n'est pas pour étaler mes horaires de travail, (d'ailleurs il fait nuit tôt ici), mais la nuit apporte un petit plus indéniable à la circulation indescriptible. Captivé, même après 4 mois de spectacle, j'assistais au ballet bruyant et sauvage lorsque dans la lumière des phares, j'ai eu comme une sorte d'apparition...
Un camion, juste devant nous, transportait des divinités indiennes rutilantes qui semblaient contempler la route avec compassion ou tout au moins bienfaisance. Roses à souhait, les dieux Ganesh à tête d'éléphant partaient en ballade !
Le FLNJ (front de libération des nain de jardins) aurait-il fait des émules dans de lointain pays ? Je ne peux m'empêcher de penser à un membre actif de l'ouest de la France...
Que neni, il y aurait une grande fête religieuse le 3 Septembre et les préparatifs commencent. La fête est telle que le jour est férié à Bangalore (dans ma société).
Dommage, je vais manquer la fête, je serai dans l'avion...

dimanche 24 août 2008

D'Or et de soie

Après les saaris, ma petite famille m'a demandé de la soie, je me suis mis en quête de la précieuse étoffe. Grâce à mon chauffeur, j'ai ainsi découvert un nouveau quartier dont la fabrication de la soie semble être l'une des activités principales. Comme la plupart des quartiers de Bangalore, c'est un endroit grouillant et bruyant. Les ateliers de soierie et de joaillerie se disputent les rues. Le vacarme des machines à tisser et des filatures envahit les rez-de-chaussé et les arrières cour. Rickshow et triporteurs de toute sorte, lourdement chargés de ballots, immobilisent la circulation klaxonnante et fébrile.
La plupart du temps, la taille des boutiques de tissus est réduite, le sol y est recouvert d'un tatami (une sorte de matelas) sur lequel, acheteur et vendeur, assis à genoux ou en tailleur, étalent, choisissent et coupent l'étoffe. Les murs sont recouverts d'étagères chargées de soie soigneusement pliées. Bien que les vendeurs soient toujours des hommes, les acheteurs sont mixtes. On y boit naturellement la boisson indienne, un petit verre de thé (?) mélangé avec du lait, du sucre et des épices (eh oui!). Celui d'hier était vraiment bon !

Une autre particularité de ce quartier est la présence d'échoppes dédiées à la fabrication des bijoux. Elles sont constituées de 2 parties séparées par une solide grille verrouillée. A l'intérieur des artisans découpent de fines lames de métal, manipulent de petits emportes pièces et s'affairent autour de presses manuelles. De l'autre coté de la grille, des hommes, des esquisses ou des photos de bijoux à la main, étudient avec soin un grand tableau divisés en petites cases référencées. Ils recherchent chaque élément du complexe bijoux sur le tableau, repèrent les références et annotent les quantités. La note achevée est passée de l'autre coté de la grille. Le plus étonnant est le silence !
Si les photos et esquisses semblent bien montrer de somptueux bijoux en or, il est difficile de savoir le nom du métal travaillé dans ces échoppes ; j'ai posé la question mais j'avoue ne pas avoir compris la réponse... Cela ne semble pas de l'or (j'aurai compris !).

jeudi 21 août 2008

L'égalité, une idée abstraite

L'égalité en Inde est une idée abstraite. Sans parler des systèmes de castes, l'apparente répartition du travail dans les campagnes est pour le moins étonnante. Particulièrement entre homme et femme, et notamment au Rajasthan. Si une grande partie des hommes semblent glander dans les villages, passer le temps à pallabrer ou à jouer, le travail des femmes et des enfants est dur. Dans les champs ou sur les routes, elles s'affairent sur leur travail de fourmis à l'aide d'outils rudimentaires. Pliées en 2 toute la journée, elles s'échinent à gratter, biner et creuser.
Cyniquement, ces scènes hautes en couleur et "exotiques" sont tout aussi terribles que belles pour nos yeux d'occidentaux. Curieux mélange d'émerveillement et de culpabilité, d'attirance et de rejet.

Car finalement, en quoi consiste la beauté de l'inde ? Ses couleurs ? ses cultures complexes et multiples ? Ou encore l'authenticité, le pittoresque, la pauvreté, le dénuement ?

La pauvreté sauvegarde-t-elle une forme d'authenticité ? Où se trouve la frontière entre authenticité et le pittoresque ? Si l'inde était un pays riche, serait-elle toujours aussi attirante ? Comment peut on être séduit par ce pays où l'injustice est flagrante, les conditions de vie misérables pour une grande partie de la population. Ces questions font un peu philosophie de comptoir, mais pourtant, elles se posent à moi sans que j'en entrevois une réponse, plus fort maintenant qu'au début de mon séjour.



Dernière ligne droite

De nouveau de retour sur Bangalore. Après ce beau WE du 15 Août en France, retrouver le temps plutôt pluvieux à Bangalore n'a pas été un moment d'adaptation pénible....
Voila, c'est donc la dernière ligne droite avant ma fin de mission : Dans 2 semaines, je serai de nouveau en France. De toute façon, la saison des mangues s'essouffle et ma première source de vitamine va ainsi se tarir. Il reste la papaille, mais comme le dit Simon, c'est pas bon, la papaille...
J'ai commencé a ramener un peu des affaires et... des souvenirs. Habituellement, je ne suis pas trop "souvenir" ; ces derniers ont souvent, à mes yeux, une sérieuse tendance à se métamorphoser en objet assez désolant, voir kitch, une fois posés sur la table du salon. Mais, là, il faut l'avouer, c'est un peu différent ; peut être parce que l'occasion de découvrir ce pays était assez unique et revenir tous ensemble peu probable (Isabelle ne veut pas venir s'installer 2 ans..). Quoiqu'il en soit, le salon ressemblait un peu à un souk, encombré de souvenirs ramenés du Rajasthan et de Bangalore. Les saris de mariage ont fait tant d'effet que je vais devoir retourner faire une expédition punitive. Tant et si bien que mes collègues m'ont demandé si je souhaitais ouvrir une échoppe en France ou si ma femme allait les porter... Il a fallut leur expliquer que ces superbes saris allaient, selon toute vraisemblance, changer de vocation, qu'ils cesseraient d'envelopper d'un halo mystérieux et fluide des inconnues à la peau mate, pour apporter une touche chamarrée et orientale à un intérieur cosy.

samedi 9 août 2008

Repas avec mon chauffeur...

Cela faisait longtemps que je pensais le faire mais les occasions avaient manqué. Et puis voila, l'occasion s'est enfin présentée d'aller manger avec mon chauffeur. Bonne occasion de discuter avec un indien moins occidentalisé que ceux que je fréquente au travail.
Mon chauffeur a 26 ans, et est célibataire. Comme beaucoup d'indien, il vit "En famille" ; chez son frère, sa belle sœur, leur fils et sa propre mère.
En premier abord, c'était touchant de voir sa réelle émotion à être là, en tête à tête avec moi : c'était la première fois pour lui non seulement qu'il mangeait avec un client mais aussi avec un étranger, en égal à égal...
Cela a commencé avec des petits détails culturels amusants : pas facile d'expliquer ce que signifie "s'il vous plaît" ou "merci" lorsqu'il ne semble pas exister de mot de politesse.
Puis en se détendant, l'alcool aidant, il m'a un peu parlé de ses problèmes, plus personnels , comment il vit, comment il voit les choses.
Comme de nombreux indiens, il est particulièrement attiré par notre monde occidental, moins par le coté société de consommation qui fait briller les yeux de mes collègues, mais par l''éducation et l'émancipation que représente l'occident à ses yeux. Bien que fier de son pays, il pense que l'évolution de celui-ci, et de par là même, sa condition, ne passe que l'occidentalisation. Étonnamment, les indiens avec qui j'ai essayé de parler de cela, ne le ressentent pas comme une intrusion culturelle mettant en péril leur propre culture.

mercredi 6 août 2008

Retour et WE du 15 aout

Voila, j'en sais plus sur mon retour, car il faut bien aborder le sujet.
Prévu pour les environs du 15 Août, j'ai finalement rempilé pour quelques jours de plus.
Je reviens donc comme prévu quelques jours autour du 15 Août (du 13 au 20 environ), et je repars sur Bangalore vers le 20 jusqu'au 3 septembre. A partir de cette date, mon collègue Louis Philippe viendra me remplacer pour 2 semaine afin de clôturer le projet...
Je vois arriver la date de retour et je vois tout ce qui me reste à faire, tant au niveau professionnel que personnel. Il y a tant de site que j'aurai souhaité visiter !! Mais il est vrai que les distances et surtout le temps nécessaire pour les parcourir sont tels qu'il n'est pas possible de tout voir. Pas encore parti et déjà des regrets !!!
Après reprendre une ville familiale normale, revoir ses amis, avoir une vie sociale normale, évidement c'est top également.

mardi 5 août 2008

Inflation

Si l'on parle souvent de la croissance à 2 chiffres de l'inde, le revers est l'inflation record : pas loin de 14%. C'est la première idée qui m'a traversée l'esprit lorsque que j'ai constaté l'effarente augmentation de la cantine : de 15 roupies (diviser par 65 pour des euros...Eh oui...), le prix est passé subitement à 38, soit plus du double! Après consultation de mes petits camarades, il s'avère que la société doit faire des économies et a, à cet effet, supprimé, du jour au lendemain, la part qu'elle prenait auparavant en charge. Imaginez cela en France... Et bien, içi, pas un trac, pas d'affiche assassinant le patronat, rien. En apparence seulement... car l'indien est mouvant, fluide : autrefois bondée et bruyante, la cantine est quasi vide... mais tout aussi bruyante.

lundi 4 août 2008

Coupe de cheveux mystique...

Sans avoir une coiffure ondulante, j'ai tout de même besoin de couper mes quelques cheveux...
Gardant en tête les conseils avisés de mon frère Bertrand, je n'ai pas cédé à la tentation d'un coiffeur local armé d'un coupe choux : Hépatites, Sida,... bref toutes les spécialités particulièrement intéressantes pour un spécialiste. Fort de ces recommandations, j'ai donc acquis une tondeuse locale mais néanmoins électrique. Le premier geste fût plutôt été efficace, laissant un beau sillon vertical sur mon profil gauche. Le second mouvement s'avéra décevant et les suivant, disons le tout net, catastrophiques. La machine, rechignant à toute obstination, refusa de couper le moindre poil supplémentaire. Grand moment de solitude et de désarrois. Impossible de sortir comme cela. Après avoir envisager le coupe-ongle, j'ai enfin trouvé un semblant de ciseaux. Et j'ai taillé.
Magnifique... J'ai bien fait de faire de l'informatique parce que coiffeur aurait été hasardeux.
Là, après estimation de l'ouvrage dans la glace, l'évidence malheureuse et mitée apparaissait limpide ; il restait à fignoler. Plein de hargne, j'ai donc saisi le méprisable instrument électrique et j'ai lourdement et patiemment insisté jusqu'à un semblant d'homogénéité. Autant le dire franchement, j'ai donc le cheveu EXTRÊMEMENT court, 2 mm max.
Ce changement de look a bien entendu soulevé l'hilarité de mes collègues ce matin.... Je suis prêt à tout pour détendre l'atmosphère. Flatteuse, une de mes collègues m'a dit que j'avais le look Bruce Willis (il fallait au moins cela...) ; incroyable comme j'ai un peu de peine à la croire. A part, la musculature, que j'ai la pudeur de cacher, je ne vois vraiment pas les point communs.
Ce qui est sûr, c'est qu'il y a peu de risque pour que l'on me prenne pour un bitnic sur le retour ravi d'un séjour initiatique à Katmandou !

lundi 28 juillet 2008

Retour à Bangalore

Voila, comme toutes les bonnes choses ont une fin ; les vacances sont finies. Après 3 semaines au Rajasthan, je suis de retour à Bangalore. Le reste de la famille est dans l'avion pour la France avec pleins de merveilles au fond des yeux. Ces 3 semaines furent merveilleuses mais j'ai un peu de temps pour vous raconter...
Concernant les attentats en Inde
Sur la route qui nous ramenait dimanche soir sur Dehli, les forces de police étaient très présentes. Mais présentes ne signifie pas actives.... Pour faire simple, elles étaient le plus souvent assises sur le bord de la route. Dans les aéroports, les contrôles ne m'ont pas semblé plus rigoureux que d'habitude. Ce matin, des fouilles semblaient avoir lieue à l'entrée de l'immeuble de bureaux en face du notre. C'est bien le seul détails un peu différent de l'ordinaire... Les habitudes de la population de Bangalore ne paraissent pas affectées (fatalisme ?), la circulation et l'agitation quotidienne étaient normale. L'armée n'est pas dans la rue (comme cela serait le cas chez nous) et on ne ressent pas de sentiment d'insécurité ou de psychose. Si la presse écrite fait la une des ces éditions avec les attentats, cela n'a pas du tout la même dimension que cela aurait chez nous. La presse m'a paru très prudente sur les auteurs présumés des attentats. Les dérapages sont rapides en Inde.... et les membres de l'équipe n'évoquent pas les évènements et ne sont pas suspendus aux flux reuters/Afp....

mercredi 2 juillet 2008

Petite pause estivale

Bien qu'il fasse beaucoup moins chaud à Bangalore que chez vous en France (pas loin de 10° je pense) , que le ciel soit gris et qu'il pleuve un peu, je suis en vacances vendredi soir. J'en suis toute gaite !
Je m'envole Samedi pour Dehli où je retrouve ma petite famille. Et de là, 3 semaines en famille à travers le Rajasthan ! L'inde du nord est parait-il complètement différent de celle que je découvre depuis 2 mois et j'en suis tout excité.
Les enfants préparent fébrilement leur baguage sous l'oeil censeur quoique maternel de leur mère. Arthur passe la tondeuse (c'est bien les enfants grands), et les enfants font le ménage de leur chambre avant le grand départ. Isabelle, quand à elle, s'inquiète ferme du changement de terminal à l'aéroport CDG.
Coté boulot, 2 collègues se succèdent pour prendre ma relève ; je leur souhaite de bien profiter de cette belle expérience et leur cède mes insomnies liées au projet. Une pause me fera le plus grand bien....
N'ayant pas l'ambition d'établir le guide des internet Café de l'inde et n'étant pas encore ligoté à mon ordinateur, ce petit blog va donc hiberner jusqu'au 27 Juillet, date à laquelle je reviens sur Bangalore.
Bonnes vacances à tous

samedi 28 juin 2008

Exaspération...

Mon chauffeur quotidien n'étant pas libre, j'ai eu droit à un remplaçant. Déjà, il est arrivé avec près de 30 minutes de retard en m'appelant toutes les 10 minutes alors que l'on ne se comprenait absolument pas. A chaque fois, j'interpellais une personne proche de moi qui prenait mon téléphone, lui donnait des indications que j'aurais été de toute façon bien incapable de lui prodiguer, même sans la barrière de langue. Je lui demande de me déposer MG Road (la rue de la ré locale). En plus d'être particulièrement mauvais conducteur, nous sommes passés par tous les bouchons de la ville. Il ne parlait pas un mot d'anglais et disait Ok avec un grand sourire à tout ce que je lui disais ou demandais. C'était d'abord drôle, puis pénible, franchement horripilant... petit à petit je sentais monter en moi une pulsion meurtrière. Au bout d'un nomment, j'ai craqué, de toute façon, il n'a jamais compris où je voulais aller, ni même fait l'effort ; j'ai attrapé sa feuille de route, je l'ai signée et j'ai jaillit de la voiture en plein bouchon, sous le regard ahuris du chauffeur. Il n'a pas eu l'air de comprendre qu'il n'avait pas été loin de l'expérience de la réincarnation...
Grâce à lui, et pour la première fois, j'ai donc passé une soirée, seul, dans le centre de Bangalore. Très sympa. Le centre grouille de monde comme dans la journée . Mais la nuit, l'air frais, apporte un petit quelque chose de vacances loin d'être désagréable.

Voila, voila, ce soir vous êtes nombreux à faire la fête en France (AG de la plongée, grosse fête chez Jean..), c'est un peu dur d'être içi loin de vous. Profitez-en bien, bonnes bringues et bises à tous !!

vendredi 27 juin 2008

Que des déceptions

Aujourd'hui, plusieurs déceptions...
La première, après avoir espéré Ooty, Cochin ou Calicut (le Kerala, région sur la cote Ouest de l'inde), cela sera finalement Bangalore office. Pas eu le temps de m'occuper de ce week end. Pas mal pris coté boulot. Finalement, j'irai travailler avec l'équipe demain samedi. Il faut se faire une raison, je suis à la bourre et cela ne sera pas plus mal avant les vacances...

La seconde, c'est ce soir au restaurant. J'ai voulu me la jouer le type qui n'est plus un touriste, un sorte de mutant indiano-occidentalo de rien du tout, un expat adapté. J'ai tenté le "middle spicy" (moyen épicé). Allez mon brave, cela fait 2 mois que je viens manger chez vous, envoyez.... J'ai du demander des mouchoirs pour me moucher, mes yeux pleuraient et j'ai trempé ma serviette en m'épongeant le front. Mes 66 cl de bière ont à peine suffit à éteindre le feu. Mon estomac se vrillait en demandant grâce. Le maitre d'hôtel et le serveur parlementaient à voix basse à proximité, un petit sourire au coins des lèvres : impossible de savoir si le sentiment éprouvé était de la compassion ou du foutage de gueule. A leur place, la seconde solution m'aurait assez inspiré.... Le pire, c'est que c'était bon. 2 heures plus tard, mon estomac crie encore vengeance. Seule un bonne cigarette locale a apaisé quelque peu la brûlure sur mes lèvres. Le feu par le feu.

La troisième déception, et non la moindre, est que je me suis dégonflé. Après 2 tentatives d'approches, j'ai du renoncer à demander la carte de visite du guguss de mercredi. J'en riais tout seul à la seule évocation. Mais non, peur du fou rire ou trop de cynisme, je n'ai pas pu. Dommage. Je commence mal collection et c'est cuit pour une carrière politique.

mercredi 25 juin 2008

Pingouin

Je travaillais ce matin devant mon ordinateur, tenu en éveil par l'ampleur de ma tache et la température digne d'un pôle australe, lorsqu'un déglinguandé, blanc, vraisemblablement allemand, est venu déambuler entre nous. Poliment, j'ai eu l'idée saugrenue de lui demander si je pouvais l'aider (non mais, t'es qui toi ?).
Et là, j'ai eu toute la peine du monde à garder mon sérieux. Le gus, terme clownesque bien adapté à son physique brut de fil de fer (un clown blanc?) , en avait le discourt burlesque. Il sussurait mystérieusement, laissant à penser qu'il allait me délivrer des secrets à forte valeur ajoutée. Afin d'assoir son discourt, ses grands bras battaient l'air à la manière d'un leader charismatique. J'hésitais entre clown, pantin ou crétin (c'est pour la rime..).
Sans rien lui demander, il m'a ainsi assommé de délires suffisants. Avec sa grande expérience il était employé très cher par Deutsch Telekom afin d'apporter son Enooorme expertise, dans de nombreux domaines mais notamment sur l'Offsore. Là, je tend l'oreille, je me dis qu'il va donc pouvoir m'ouvrir des portes, me donner des astuces pour lesquelles ma vie entière ne suffirait pas à le remercier.... L'apothéose ; j'étais tombé sur un orfévre de l'ouverture de porte ouverte. Ce monsieur n'a pas simplement des idées, des opinions ou des pensées comme vous et moi ; il est visionnaire... Fasciné, les yeux grands ouverts, j'attendais la bonne nouvelle, la prédiction du futur ; bref, ma vie toute entière allait basculer. Sa vision de l'offshore ? Des équipes Indiennes avec un interlocuteur occidentale unique (et gros con, tu crois que je fais quoi la ?), en Allemagne (t'as raison, cela va bien se passer à 7000 km...).
Demain, je vais essayer de le retrouver et de récupérer sa carte de visite. C'est décidé, je commence une collections de cartes de visite des ahuris suffisants et connards assermentés ; je leur mettrai des étoiles. Je suis bien content de commencer avec le pompon.... Si en plus, je pouvais avoir celle de l'innocent corrompu qui le paye très cher pour sortir des banalités pareilles, j'espère me reconvertir rapidement.
Parti, je me suis moqué de lui gentiment devant mes collègues qui avaient naturellement suivi la scène. Cela leur a plu que je me moque d'un blanc...

En repensant au guss, je me demande s'il ne m'a pas pris pour un indien...

dimanche 22 juin 2008

Luxe, calme et volupté



Voila le second week-end où, restant à Bangalore, je me fais fais plaisir avec un bon resto le dimanche midi. La semaine dernière, date de la première édition, j'ai pu constater l'efficacité de cette méthode sur mon moral de gaulois irréductible. C'est luxueux, bon, hors de prix (indien) mais toutefois accessible sans être trader à la Société Générale (moins de 25 euro) .
L'adresse, le Park Hotel, a été récoltée sur les nombreux sites d'expatrier français à Bangalore. Il y a des endroits qui vous semblent paradisiaques, inaccessibles. L'hôtel d'aujourd'hui en fait un peu parti. Je suis arrivé en ne m'y sentant pas trop à ma place, un peu gêné, un brin emprunté. Déjà, après la première coupe de champagne, cette impression tombe vite et vous y sentez parfaitement bien. Installé sur un petit canapé blanc, à coté de la piscine et à l'abri du soleil sous un dais de toile.... Une brise légère anime nonchalamment les voiles de la terrasse. Elle est pas belle la vie ???
Le principe est le buffet à volonté et boisson à discrétion (c'est la même chose), les serveurs se relaient pour vous apporter des brochettes indiano-occidentale exquises. Les plats occidentalisés, n'enflamment pas la bouche et accueillent avec évidence les saveurs locales.
La musique colle à la clientèle, occidentale, mon âge ou un peu plus ; Bob (Marley), côtoie les Beatles et même notre ex héros national, Patrick Hernandez (version remix). Un américain en short, sosie de Bruce Willis avec du ventre, fume un gros cigare debout dans la piscine.

Mais quelques fois, les bulles vous jouent des tours et apportent une distorsion dans votre perception. Dans cet éden, essentiellement des occidentaux donc, seuls. Tous, individuellement bien installés dans nos écrins de toile, profitons de cet instant privilégié, doux et léger. Le paradis, seul, sans famille et sans amis a quelque chose de pathétique.

Mais ne boudons pas notre plaisir, luxe, calme et volupté, humeur vagabonde...
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !.....

Ressortir après avoir trop mangé, trop bu...et retrouver l'inde et plus prosaïquement un rickshaw ; Gros choc et petit sentiment de honte (aller, 2 minutes et 32 secondes), c'était trop bon...

samedi 21 juin 2008

Temples et calvaires bretons

Mon week-end étant désespérément vide, j'ai improvisé une sortie en Taxi pour la journée.
Direction 160 km à l'ouest de Bangalore vers 3 petites villes, Belur, Halebid et Sravana Belagola. Organisée à la dernière minute (vendredi soir), je ne suis parti qu'avec mon chauffeur et l'un de mes collègues, Prabhakar, qui était venu sur Lyon au tout début du projet.
Le but de cette excursion était non seulement de quitter Bangalore, mais comme par hasard, la visite de quelques temples qui manquaient à ma collection. Je souris d'avance aux intrépides qui souhaiteront voir mes photos... le temple est à l'Inde ce que le calvaire est à la Bretagne. Je n'ai rien contre la Bretagne mais ceux qui l'on visité comprendront. C'est extraordinaire mais après une petite centaine, on s'autorise à penser, comme dans les milieux autorisés, que l'on verrait bien autre chose. Mais c'est trop simple, mes collègues ont brutalement découvert mon intérêt, mais un peu tard, sur les temples anciens. Et dans ce nouveau sujet d'intérêt commun, ils me proposent régulièrement, certes gentiment, de nouveaux temples, absolument immanquables. Cela ne va pas être facile. D'un autre coté comme tout ce qu'ils ont dit qu'ils organiseraient n'a jamais abouti, cela me laisse une marge de manœuvre convenable...
Les temples vus aujourd'hui étaient effectivement remarquables. Construit sous la même dynastie (Hyosala) que le temple de Somnapthpur, visité en Mai, j'ai retrouvé avec plaisir les sculptures pleines de finesse qui ornent les flancs de ces temples. Des frises d'une trentaine de centimètres de haut encerclent l'édifice de la base à mis hauteur. La 1er frise représente invariablement des éléphants. sur les suivantes, de nombreuse scènes de guerre (tiens vous aussi on vous avez dit que les indiens étaient non violent...) , des scènes de musique et de danse. L'état de conservation de ces scènes est assez exceptionnel (env. 900 ans)

samedi 14 juin 2008

Crémaillère

Sans internet durant la semaine de mon retour de France, la fréquence de mise à jour de ce blog a subit quelques perturbations. Une sorte de rupture qu'il n'est pas aisé de rattraper. Les éléments passés que l'on se faisait une joie de relater, les mots arrivant naturellement, se révèlent moins intéressant, moins croustillants plusieurs jours après. Je vais quant même essayer de vous décrire, avec la seule compagnie d'une canette de bière, ce que l'on pourrait qualifier de crémaillère.

Le chef de projet Indien, Sundar, a acheté un appartement à Bangalore. Comme toute action importante dans la vie des indiens, une cérémonie indoue semble dédiée à cette acquisition. Toute l’équipe et la hiérarchie proche ont été conviées à venir casser la croûte le vendredi à midi. Nous avons retrouvé Sundar, il avait pris sa journée, en tenue traditionnelle. Sa fierté était visible de nous montrer son immeuble encore en construction dans un quartier dans le même état.
Première surprise, la très proche proximité de l'un des périphériques semble être un avantage. Malgré l'état de chantier, nous quittons nos chaussures pour pénétrer dans l'appartement. La pièce principale, quoique de taille convenable, est quasi borgne. Seules des fenêtres donnant sur un puit de lumière (joli mot pour décrire une cheminée) apportent un peu de lumière naturelle. Le marbre posé au sol est beau mais couvert de taches obscures (plâtre, béton..., peinture..). Les standard de qualité, de confort et de finition ne sont pas en totale adéquation avec nos idées d'occidentaux. Cette découverte anéanti toute velléité d'éventuels et sulfureux projets immobiliers en Inde !
Comme c'est fête, des offrandes (noix de cocon, fruits, fleurs) s'étalent devant une sorte d'hôtel, érigé dans un coin de la pièce principale. Je retrouve les colliers de fleurs découvert dans le magnifique marché au fleur de Bangalore. Une brasier (et oui!!!) éteint (mais vus l'épaisseur des cendres..) siège au milieu de la pièce. Je vous passerai sur le cadeau commun : une magnifique horloge imitant une roue de bateau ; splendide....(je n'étais pas informé..).
Et puis, le repas.. au rez de chaussé, sur le chantier. Des tentures nous isolent des cuisiniers et des ouvriers qui déchargent des sacs de ciment d'un camion... Bucolique... Le repas en lui même semble être un repas continue ; les invités s'y succèdent depuis 6h00 du matin.

C'est naturellement un repas Indien, servi sur des feuilles de palmier à la façon des restos branchés en France. Cette fois, pas d'échappatoire, j'ai du manger avec la main. La seule main droite, en plus. C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à utiliser toute la main. Je mange avec les mains comme je tape sur mon clavier ou boit mon café, avec 3 doigts. Peut être un peu snob, mais pas pratique. Cela les faisait marrer, les collègues... En plus, il faut ruser pour que les éléments liquides distribués sur votre magnifique feuille ne se dirigent sournoisement sur vos genoux... Et refusé l'eau (sortie du tuyau) lorsque l'on mange un peu épicé est une sorte d'abnégation. J'ai tenu en espérant ne pas devenir un cas intéressant pour mon fréro, l'imminent Infectiologue de la famille.

Frémissement...

Depuis le début de la semaine, l'équipe s'ébroue. Mon morale s'accroche à cette croissance d'activité frémissante. En partant vers 20h30, je suis le premier à partir et cela sans un certain plaisir...
En vieillissant, j'ai l'impression de ressembler de plus en plus à papa. L'inefficacité et la glandouille m'irrite. Quelque part, "faut que ça bouge". J'étais presque heureux que l'équipe décide de venir travailler ce samedi. Je suis venu travailler avec eux, bien entendu. Il est difficile de demander aux autres ce que l'on ne fait pas soi-même, c'est un minimum.
Plusieurs éléments se sont conjugués pour provoquer ce petit électrochoc au niveau de l'équipe ; l'arrivée non planifiée du directeur de projet en début de semaine est fait sans doute parti de ces élément. Je me réjouie de cet appuie surprise.

Mais ce soir, ma déception, sans éprouvé mon moral retrouvé, est toutefois perceptible. Une équipe d'indiens qui s'active n'est pas synonyme de résultats immédiat tangibles. Ma livraison de lundi, qui semblait avoir été un but commun, me semble maintenant utopique en regard des points encore en suspend. Chaque membre de l'équipe est un mélange surprenant de compétence et de débutant. Au premier problème technique, ils viennent vers moi comme si j'appartenais à l'une de leur nombreuse divinité. Je deviens de moins en moins affables quand à mes réponses...
Mais quelle belle expérience, toujours comme dirait papa, c'est formateur (cela veut dire dire que cela t'apporte plein de trucs mais assez éloignés de la notion de plaisirs simples) !

jeudi 12 juin 2008

Reprise de moral

Difficile de parler travail…Mais hier, petit creux de vague, vague à l’âme. Sentiment d’impuissance et doutes. Disons que les 2-3 dernières semaines ont été professionnellement difficiles.. En Inde, c'est très High Level comme dirait le manager Indien. C'est tellement High Level que des fois, je pense qu’ils oublient de développer.
La Légende m'avait soufflé qu'il fallait tout répéter, tout vérifier. J’avais cru à l’exagération mais j'ai peur que ce soit une prophétie.
On ne peut pas dire qu'ils soient super autonomes, cela fait un mois que je leur répète les mêmes choses et le projet n’avance pas comme il devrait. Je ne me suis jamais senti aussi proche de Don Guichotte se battant contre ses moulins…
1 mois à 16-18 personnes, on en tombe du boulot dans une équipe en France, malgré les 35 heures, les RTT, les ponts, Laurence Parisot et tout et tout !
C'est usant, d'autant plus usant que c'est difficile de ne pas se sentir responsable d'un avancement laborieux.
D'un autre coté, lorsqu'on a l'habitude qu'une personne vous ouvre les portes, qu'une autre appuie sur le bouton de l'ascenseur, etc... On peut comprendre l’égarement que provoque l’insidieux bug.
Mais aujourd’hui, cela va mieux. Il y a un frémissement. Cela fait 2 soirs où je suis le premier à partir (20h45). Je respire et ne sens plus mes coups de soleil, je mue et change de peau. Même pas eu le temps de planifier une sortie pour le prochain WE !

lundi 9 juin 2008

Hampi enfin !

Vendredi soir, direction la gare de Bangalore. Au programme, un train de nuit pour Hampi, un autre site classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, situé à 450 km au nord de Bangalore (10 heures de train (belle moyenne). Arrivée samedi au petit matin dans la ville la plus proche, Rickshaw et découverte du Site pour 2 jours pleins.
Que dire d’Hampi ? Un site magique , tant par son cadre que par les ruines nombreuses et grandioses qui s’y trouvent (une citée royale et plus de 300 temples du XVème siècle). Une constellation de temples et de fondations diverses jouent à cache cache au milieu de collines qui semblent uniquement composées de blocs énormes de granit. Des oasis de bananiers, palmiers et cannes à sucre s'étirent le long d'une large rivière torturée. Les couleurs s'affichent de rouges, d'ocres, de noir et de vert.
Comme le site s’étend sur plusieurs hectares, j’ai loué un vélo le samedi (de là à dire que je me mets au sport...). Comme le temps n’était particulièrement beau, je n'ai pas prêté attention au soleil ; j'ai maintenant l'air d'une grosse écrevisse portant un "Marcel". Oui, mais à une écrevisse indienne, avec un très beau point rouge sur le front (belles nuances d’écarlate).
Dimanche, j’ai arrêté le vélo et j’ai arpenté les lieux à pied, sans relâche, jusqu'à la nuit (c'est 18h00...). La saison touristique est terminée et l’on ne rencontre pas grand monde sur les sites. Sur les plus éloignés, c'est encore plus magique de les découvrir à pied. Comme un enfant, on se sentirait presque l'âme d'un aventurier découvrant des sites oubliés de civilisations disparues. Indiana Jones ou les tigres des « Les 2 frères » ne dépareilleraient pas et l'on se surprend à être presque déçu de ne pas les apercevoir sortir d'un temple puant les chauves souris (c'est vrai...).

Je suis revenu ce matin par le même train de nuit. Pour l’anecdote, j’ai été un peu obligé d’aller au boulot en scandales…enfiler des chaussettes sur des coups de soleil….

Au milieu de toute cette beauté et ces temple, je n’ai pu m’empêcher d’avoir le cœur un peu serré en pensant à toutes ces retrouvailles familiales et religieuses de ce week end que j’aurai aimé partagé, spectacle pour les uns, baptême ou première communion pour les autres.

samedi 31 mai 2008

Week end en France

Même si le beau temps n'était pas au rendez vous, revoir sa petite famille et quelques amis autour d'un bon repas....C'est si bon, comme dirait la chanson
Ce petit aller retour de 3 jours m'a également permis :
  • Manger une cote de bœuf et steak tartare,
  • Boire un Don Pérignon (merci Brice)
  • Mettre à jour mes maigres connaissances cinématographiques (3 ou 4 films par vol AS),
  • Savoir comment on loupait un avion (à CDG),
  • Comment laisser une belle bouteille de Whisky au service de sécurité de l'aéroport de Paris (achetée au Duty à Bangalore)
  • Me refaire une santé mentale
  • Mais surtout, découvrir le nouvel aéroport de Bangalore.

Je tiens à dire que les mauvaises langues qui m'avaient prédit un aéroport tout juste terminé mais sans route d'accès, sont de mauvaise foi (et je m'y connais dans ce domaine ; je ne sais d'ailleurs pas si ne n'ai pas relayé moi même cette information).
Non seulement la route existe, mais elle est longue (1 heure sans circulation) et ressemble à une autoroute éclairée.
L'aéroport est beau mais c'est vrai, des détails agacent ; les cartes bleues ne fonctionnent pas (pratique dans un aéroport international), nécessité de faire la queue pour payer des taxes "spécial nouvel aéroport" (!!!), agent de change à 2 de tension, et encore, j'ai failli lui prendre le poul (passage obligé car les CB...).
Si l'architecture du lieu fait oublier l'Inde, le nombre de petit personnel associé au temps d'attente laisse toujours pantois. L'inde est le pays de la sur démultiplication humaine. Personne ne force, mais comme on est nombreux, cela va se passer, mais tranquillement.

Le pauvre indien assit à coté de moi dans l'avion de retour, quoi qu'ayant une tête sympathique, a fait les frais de mon humeur souriante liée à mon retour sur Bangalore.
Disons que j'ai un peu coupé court à toutes ses gentilles intentions de communiquer...
Après avoir répondu à la question "Est ce que Bangalore, ma ville natale, vous plaît", une réponse acerbe et sans équivoque du style "Ville sans intérêt dont on fait le tour en 1 WE", toute velléité de conversation entre gens civilisés a finalement été anéantie.
C'est méchant. Je sais. Mais j'ai pu replonger dans mes films et bouquins en ayant l'impression de faire perdurer ce lien suspendu qu'Air France maintenait avec mon sol natal.

lundi 26 mai 2008

Déprimant...

Autant le Weekend précédent avait été sympa, autant celui là a été maussade. J'étais fatigué et n'avais rien prévu ; c'est un tort. Ne rien prévoir, c'est se retrouver vraiment tout seul, à tourner en rond. Le spleen s'immisce, la magie du dépaysement tombe. Et puis, dans ces moments là, tout se passe mal, vos copains, les conducteurs de rickshow, se révèlent être tous des arnaqueurs (tous m'ont arnaqué ou tenter de m'arnaquer), les réservations pour mes prochaines excursions impossibles, ma carte bancaire refusée... les collègues qui ont toujours pleins d'idées pour les week end et qui finalement ne se bougent jamais. Une immense envie de rentrer chez soi, revoir son cocon familiale, ses amis.... 6 semaines déjà.
Heureusement, je rentre à Lyon pour le weekend ; 3 jours en famille Ce n'est pas très écolo, je sais. Je suis un résumé de contradiction. Mauvaise foi oblige, je me soustrait à derniers remords en me convaincant que l'avion serait parti sans moi de toute façon. Je me surprend à rêver d'un côte de bœuf, d'un tartare, d'une salade verte.......
PS : Pour Pierre, je bosse quand même de 8h30 à 20h00, plus des mails depuis l'hôtel...

samedi 24 mai 2008

Pays Emergent ou Eldorado

Jusqu'à présent, le terme "Pays émergent", ne m'était pas une notion familière. L'inde représentait l'Offshore, la délocalisation. En informatique, l'Inde est l'Eldorado des sociétés informatique et particulièrement Bangalore. Lorsque l'on traverse les banlieues de Bangalore, tous les grands éditeurs sont présents, IBM, Intel, Microsoft, Oracle, Cap Gemini, Atos, Accenture...Le monde entier s'est donné rendez-vous en Inde. Mais l'informatique n'est plus le seul secteur concerné, les banques (HSBC pour Claire), les assurances (Axa pour Bernard), l'industrie automobile (Pour Jean Michel), et plus récemment les laboratoires pharmaceutiques viennent en Inde. Sans vouloir faire de l'économie de bistro, on ne nous parle que de la Chine mais le cas de l'Inde est assez impressionnant. Que faut-il y voir ? Un pays à bas coût qui favorise les délocalisations de nos pays occidentaux ? Certes. Mais c'est un nouveau marché, où la population bientôt supérieure à celle de la chine, aspire à consommer à l'occidentale. Il faut voir l'inde non seulement un pays où l'on délocalise notre production mais aussi comme un nouveau marché pour nos productions. A nous de prendre nos marques sans se laisser distancer par les chinois (par exemple).

D'un autre coté, c'est un pays fragile, sensible au moindre éternuement des US (l'immobilier aurait chuté de 20% avec la crise US), dont les infrastructures sont inadaptées, les ressources énergétiques insuffisantes. Quand à la population, les inégalités sont plus que jamais colossales et ne pourront que devenir un problème à terme. Je ne parle même pas des problèmes écologiques et de l'eau.

Plus que par ses paysages, c'est cette situation, entre plusieurs mondes, qui fait de l'Inde assez un pays assez fascinant à mes yeux

Un site intéressant sur l'inde et la chine : http://ocsima.neuf.fr/inde.htm
et http://fr.wikipedia.org/wiki/Pays_%C3%A9mergents

mercredi 21 mai 2008

Affreux Week end...

Je termine aujourd'hui le récit de mon dernier WE. Je ne vous ferai pas croire impunément que mon voyage n'avait qu'un but hautement culturel, j'ai le donc associé à un petit coté "easy life" !
Le petit village décrit hier se trouve être au bord de l'océan Indien (le hasard..) et je me devais d'en profiter. J'avais donc réservé un bel hôtel sur la plage, piscine, hamac suspendu à des palmiers, etc.. trop dur. Et puis, cette étape pourrait être qualifiée de nécessaire à ma bonne santé : j'ai enfin bien mangé. Le français qui sommeille en moi s'en est donc réjoui. Poissons grillés, langoustes (ou gambasse ?), tout simple, sans épices... le plaisir sans trop transpirer.

Le retour failli être pénible : mes collègues m'avaient réservé un avion pour le dimanche 6h. J'arrive tout content, décontracté, en short et le sourire aux lèvres. Fier de mes 2 heures d'avance , je tend mon billet à la police qui filtre l'entrée dans l'aéroport. Ces messieurs le regardent avec attention, se concertent et finissent par me le rendre en me disant qu'il n'est plus valide... que je n'ai que 16 heures de retard et que j'ai loupé l'avion.... La réservation était pour le dimanche matin 6h00 (non, mais quel con, ce collègue !). L'informatique de la compagnie étant en panne (non, mais quels cons ces informaticiens !), je ne pouvais pas changer ou prendre un autre billet... Je commençais à devenir livide m'imaginant dormir par terre dans l'aéroport (synonyme de mort rapide pour un européen habitué à un minimum d'hygiène). Pour ceux qui s'inquiètent, j'ai tout de même trouvé un billet sur une autre compagnie et j'ai ainsi pu dormir tranquillement dans mon lit... Super WE !

mardi 20 mai 2008

Mahabalipuram....

Après le mariage du vendredi matin, je me suis rendu sur la cote Est de l'inde, juste en dessous de Chennai, dans une petite ville nommée Mahabalipuram. Je prononce "Maha" puis un son inaudible terminé par "mum". Ça fait rire les Indiens et ils comprennent ! Merveilleux ! Rien que le nom du village me fait penser à un nom de village d'irréductibles gaulois....
Cette ville est classée par l'UNESCO au patrimoine de l'humanité pour ces temples (étonnant, non ?) datant du 7ème siècle. La particularité réside dans le fait que les habitants, ne sachant pas construire, ont eu l'idée folle de sculpter. Ces temples sont donc sculptés d'une seule pièce dans des rochers et prennent l'apparence de temple troglodyte. C'est assez extraordinaire lorsque l'on réalise comment cela a été fait et dans quelle condition (de chaleur notamment). Il y a ainsi 3 sites principaux. Le plus connu donne sur l'océan indien, le second est une colline boisée sur laquelle est dispersée une dizaine de temple, le dernier est composé de 5 "chariots" (la photo). J'ai pris, malgré le superbe chapeau de maman, un bronzage très typé camionneur Ferrari...

lundi 19 mai 2008

Mariage !

Je me suis autorisé (avec l'accord de mes chefs) un grand WE de 3 jours. Jeudi soir, destination Tirupathi, une petite ville de pèlerinage très connue dans le sud de l'Inde (la ville de pèlerinage la plus riche après le Vatican selon les indiens) pour assister au mariage de l'une de mes collègues indienne. Avec 2 heures de retard (Je n'ose imaginer la conduite sans retard!) et 6 heures de bus de nuit, nous sommes arrivés vers minuit et la réception était terminée (interdiction légale de dépasser 23h30)...Dommage, j'aurai bien voulu voir plus de 1000 invités dans cette immense salle ! Après avoir dormi une petite heure, nos hôtes sont venus nous récupérer vers 3heures du matin pour assister à la préparation de la cérémonie. Celle ci, hindoue et très traditionnelle, avait lieu entre 4 et 6 heures du matin, heure calculée selon les thèmes astraux des époux et la date du mariage elle-même. Durant la cérémonie, les 2 époux sont sur une petite estrade ornée de guirlandes de fleurs et un long rituel se déroule au son d'un petit orchestre. Cela serait trop long à expliquer ici (il faut bien qu'il me reste quelque chose à raconter en rentrant). En tant que blanc de service, j'ai été accueilli comme un invité de marque, le tuteur de la mariée s'est beaucoup occupé de moi et m'a présenté à un grand nombre de gens inconnus. C'était à la fois très sympa et drôle. Le spectacle ne concerne pas seulement les mariés et j'ai été émerveillé par le défilé somptueux des sharis multicolores. Demain je vous raconte la suite du WE....

mardi 13 mai 2008

Temple de Somnathpur


Vous allez dire que je parle beaucoup de temple. C'est vrai, mais c'est un peu le pays. Avec quelques 33 000 dieux, des milliers de temples ne sont pas superflus. Nous sommes donc parti en taxi visiter la ville de Mysore et Somnathpur, un magnifique temple du XII siècle. Je fus accompagné par 3 de mes nouveaux camarades pour cette escapade de 150 km (3 heures) . Contrairement aux temples de mes précédentes expériences, ce dernier n'était pas noyé dans la foule et nous avons pu le visiter en toute tranquillité, sans avoir à éviter les marchands du temple.

Choses assez drôle, mes collègues ne comprennent pas que l'on prenne des photos si personne ne pose au premier plan.Comme au début j'attendais qu'il n'y ait plus personne pour faire mes photos, j'ai compris qu'ils le ressentait comme ne voulant pas d'indien sur les photos... J'ai bien tenté de leur expliquer que je n'avais pas besoin d'être dessus, que je saurais très bien que j'y étais... Rien à faire, je me suis soumis et, trouver des photos où aucun de nous ne pose, n'est donc pas facile !

Pour certaines personnes de la gente féminine que je ne citerai pas, j'ai ajouté une photo de mes gentils guides !

lundi 12 mai 2008

Election, temple et moto...

visiter Le grand temple de A peine sortie des nôtres, je tombe dans les élections indiennes. Election locale certes, mais manifestement suffisamment importante pour que la violence s'immisce dans les rues. A cet effet, l'alcool est interdit dans les restos et les bars sont clos pour la durée du WE. Malgré mon gout du sang(!), j'ai suivis les recommandations de mes petits camarades, je suis resté chez moi à attendre l'un de mes collègues. 1 heure de retard plus tard, mon camarade décide de m'ammenerBangalore... sur sa moto (125 cc)! Suis-je inconcient ? Je m'étais promis de ne pas tenter l'aventure, mais je n'ai pu résister (je suis faible). Après avoir négocié le casque (celui du passager n'est pas obligatoire ; c'est sûrement le guidon qui est dangereux en moto...), je l'enfile. Sa légèreté et son rembourrage incertain provoque un certain doute sur la parfaite protection que ce heaume est censé apporter. La question est : l'a-t-il fabriqué-même ? Nous avons traversons la ville à 45km/h max. C'est une vitesse normale dans la mesure il leur est complètement impossible d'aller plus vite puisque se pencher dans les virages ne semble pas usuel...
Nous sommes finalement arrivés à bon port dans cet immense temple hindou, très moderne et dont les indiens sont particulièrement fiers. Bon, c'est vrai, c'est grand. Le principe est de défiler devant des statues de dieux, mais rapidement, afin d'assurer un minimum de fluidité (1heure de queue !). La foule de fidèles est canalisée dans des allées métalliques (comme dans les parcs d'attraction) depuis le début jusqu'à la sortie. Et la sortie, qui commence dans le dernier et principal temple, est une véritable galerie commerciale. Étonnant.
La nuit a pimenté notre retour ; j'ai rapidement décidé de fermer les yeux et de profiter de cet instant agréable de simili fraîcheur ; Ce n'était pas par peur (moins qu'en voiture) mais comme le dit un vieux proverbe indiens, mieux vaut mourir serein que les fesses crispées (???).

jeudi 8 mai 2008

Sensation de chaleur

Il fait très chaud ces derniers jours. Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'en souffre pas particulièrement. D'aune part parce que tout est climatisé, d'autre part car la chaleur n'est pas la même que dans nos contrées. Les 37° sont insupportables chez nous et ne vous font aspirer qu'à un peu de fraîcheur. Cela me semble ici très supportable.
Paradoxalement, c'est l'ombre qui est la source de mon premier étonnement. Elle n'accueille pas de fraicheur et la température y est similaire. L'ombre n'est plus un refuge, un répit. La frontière avec le plein soleil est moins marquée, plus floue.
La chaleur est plus difficile à décrire. La sensation que l'on éprouve à son égard est proche de celle que l'on perçoit sous les chauffages par rayonnement (les tubes rouges). Tout ce que vous touchez semble chaud. Vous sentez votre chemise chaude aux endroits ou elle vous effleure. Vous saisissez votre bouteille, attrapez la rampe d'escalier, elles sont également chaudes. Toute enveloppe est chaude et, sans doute, plus votre propre peau. C'est assez étonnant.

lundi 5 mai 2008

Premiers temples

Mon escapade de dimanche n'avait pas pour seul but de quitter Bangalore mais celui de visiter 2 temples recommandés chaudement, l'un par un guide, l'autre par le réceptionniste de l'hôtel.
Il faut bien l'avouer que le premier temple, celui du réceptionniste, bien que très fréquenté, ne valait pas pipette. Bon, j'étais venu pour découvir. Sur le parvis, 2 mendiants sans membres. Bon. Des marchands du temple, essentiellement des femmes, gardent vos chaussures et vous vendent des offrandes, des fleurs et des noix de coco. J'achète comme tout le monde à l'une des indiennes, l'offrande nécessaire. Je me fait tellement arnaqué qu'elle en rigole. Pied nu, l'air un peu con, je lui fait comprendre que je sais. Bref, je rentre. Dès l'entrée, un guichet et un grand tableau en hindou avec des prix : des indulgences ! Je passe discrètement et rentre dans l'enceinte au milieu de laquelle se trouve le lieu de prière. Dans l'enceinte, là encore, quelques vendeurs proposent des babioles dorées et un certain nombre de petits singes jouent. Suivant les coutumiers du lieu, je fais le tour et tend ma noix de coco à 2 enfant qui me l'ouvre moyennant finance.. Je rentre dans le sacro saint des saints. C'est la queue dans un couloir sombre et étroit qui traverse l'édifice. Plus possible de faire demi tour. Au milieu du couloir se trouve une pièce minuscule dans laquelle une porte donne sur une statue de divinité (laquelle ?). Le shaman, torse nu, accueille famille par famille dans cette pièce exiguë, prend les noix de coco, fait de grandes invocations pendant que la famille prie. Il présente ensuite à chacun un grand plateau sur lequel se trouve une bougie. Chaque participant impose alors ses mains sur la flamme non sans avoir laissé un petit billet sur le plateau (tiens, cela faisait longtemps). Avant de repartir, la famille se signe avec ce que j'ai pris pour de la cendre et récupère la noix de coco. C'est simple et rapide : 2 minutes max ! Aïe, l'anthropologie c'est finie, c'est mon tour... Pas super à l'aise le francky de se retrouver face à une divinité qui n'est pas la sienne ! Sensation asser désagréable. Heureusement, le shaman devant mon visage pale (et déconfit) a fait bref. Je n'ai eu le droit qu'au plateau et la bougie. Un billet. Ouf, c'est fini. Enfin presque. 2-3 billets à déposer par ci par là sous les portes de petits hôtels. Enfin libre $$$

Le second temple, je vais faire bref, était réellement ancien et plus vaste. Là, ni vendeurs d'offrandes ni mendiants et accès libre ! A mon grand soulagement, je n'ai pas eu à participer... Il était tard, et le temps de faire le tour, j'étais le dernier. A la sortie, le gars qui surveillait les pompes était parti et seule les miennes restaient sur la route !

Bon, aller, je n'ai plus qu'à aller me laver les pieds !

dimanche 4 mai 2008

La bonne Vitesse

Cet après midi, plein de bonnes résolutions, je réserve un taxi pour aller voir un temple à l'extérieur de Bangalore. Après bien 3/4 heures d'attente, il arrive enfin. Un petit coup d'oeil dans l'habitacle plante le décor : des minis sandales ourlées de guirlande de noël décorent le rétroviseur et une quelconque divinité, enfermée dans une boule transparente (style "Neige") délicatement surmontée d'une ombrelle perlée, trône sur le tableau de bord. Je savais qu'il me faudrait éviter cette vision durant tout le voyage pour de ne pas pouffer de rire. Le chauffeur est jeune mais après quelques succinctes tentatives de conversation, j'ai compris que me taire serait un bonne idée. En Route.
40 km : 2 heures...
Je comprend mieux pourquoi mes indiens avaient pris des photos de mon compteur kilométrique sur l'autoroute en France : nous avons périlleusement fait une pointe à 80 km/h... la vitesse moyenne semblant être le 50 km/h.
Après avoir enfin quitté la ville et traversé un grand plateau à travers des forets d'acacia, nous avons amorcé l'ascension du sommet du coin. L'âge du chauffeur lui autorisait 6 mois de permis, sa conduite beaucoup moins... Il roulait à 30 km/heure en sous régime continuel. J'écoutais silencieusement le mécontentement souffreteux du pauvre moteur de la TATA (la voiture). Une envie folle de lui arracher le levier de vitesse m'envahissait. J'ai tenu bon. La TATA ne connaîtrait jamais les joies d'une petite montée dans les tours !
Le retour ne fut pas inintéressant : la nuit apporte un petit plus indiscutable à l'inénarrable circulation ! La traversée d'une 2*3 voies de nuit vaut la chandelle. Je m'en fout, après 2 temples et des bénédictions, je ne risquai rien !

samedi 3 mai 2008

Glandouille

Noix de CocoAujourd'hui j'ai laissé tombé mon coté aventurier (tu parles d'un aventurier!). Trop chaud. Pas envie de bouger et de négocier avec les rickshaw. Pas envie. Rester simplement sous la brise mécanique de mon ventilateur plafonnier. Tranquille.

J'avais demandé à un collègue une visite intéressante à faire et il m'a donné un nom : Le Forum. J'y suis donc allé Jeudi. Il s'agissait ni plus ni moins que d'un centre commercial semblable à la Part Dieu (désolé pour les non lyonnais). Les magasins présents sont clairement des magasins de grandes enseignes mondiales (Sony, Beneton,...). Un Mac Do et un immense Ciné complètent l'ensemble. C'est très particulier de ressortir de ce centre et se retrouver dans Bangalore !

Pourquoi le collègue me l'a-t-il conseillé ? Par fierté de montrer que c'est comme chez nous ? Parce qu'il trouve cela réellement bien ? Je trouvais plutôt sombre l'idée que tout soit similaire d'un bout à l'autre de la planète. Normalisation liée à la mondialisation. La presse fait chez nous l'écho d'une France à 2 vitesses, l'inde semble, là encore, et à l'instar de ces divinité, afficher une multitude de vitesses. Je pensais trouver un système de castres visibles et j'entrevois simplement des écarts énormes de richesses. Vivement que que je sorte un peu de Bangalore !

vendredi 2 mai 2008

Conduite et ré-incarnation...

La rumeur averti le voyageur que la conduite en Inde est très spéciale. C'est en fait très en dessous de la réalité. Premier point, ils sont censés conduire à gauche (comme les anglais) mais en réalité, c'est surtout au milieu, si possible entre 2 files voir partout. La ligne blanche semble seulement dessinée par nécessité de se conforter aux règles internationales. Les feux ne semblent pas vraiment exister et lorsque c'est le cas, ils sont longs et affichent parfois un minuteur.
Il ne semble pas exister de réelles règles. A quoi servent les auto écoles ? Mystère.... La priorité semble être au plus gros (c'est un choix comme un autre) et dans les carrefours, chacun vit sa vie, ou plutôt essaye de la conserver ! Aux voitures, camions, bus, moto, rickshaw, il faut ajouter piétons (sûrement dépressifs et sourds) et naturellement animaux (vaches etc...).

La ville est encombrée, bondée, colorée et bruyante (et j'en passe). Tout ce monde s'entremêle, klaxonne, s'évite sans freinage brutal ou accélération exagérée, s'arrête et redémarre dans une sorte de fluidité nonchalante. Impressionnant. Le klaxon est plus une histoire d'habitude qu'une expression de nervosité ou d'agressivité. Heureusement, des ralentisseurs positionnés aux 4 rues donnant sur le croisement pondèrent ce rythme ahurissant

Tout à l'heure, me cramponnant à la poignée de la voiture, je n'ai pu m'empêcher d'esquiver un sourire en pensant à l'état dans lequel cette circulation mettrait notre pilote citadin!
Tu serais vert, Brice, et un ulcère te tenaillerait menu !

Pour conduire comme cela, croire à la réincarnation n'est pas une utopie mais une nécessité . Penser avoir gagner suffisamment de points en priant telle ou telle divinité indienne est une autre alternative envisageable !

jeudi 1 mai 2008

1er Mai...


Aujourd'hui, c'est officiellement un jour férié en Inde. Comme chez nous en France, beaucoup font le pont afin de rejoindre leur famille. Certains de mes collègues vont ainsi faire 14heures de bus (AS) !
En ville, j'avais un peu l'impression d'être le seul à ne pas travailler... à douter de la date... La notion de jour férié et somme toute très relative. Tout était ouvert, commerce,s artisans. Franchement, je n'ai pas vu la différence avec un samedi, un dimanche ou un autre jour de la semaine ! Tout est ouvert 7 jours/7. Seuls les magasins d'états m'ont semblé fermés. Par contre, je suis tombé sur une manifestation ! Les drapeaux rouge étaient frappés du marteau et de la faucille... La manifestation était organisée de la manière suivante : une fanfare devant, les femmes puis les hommes. Étonnant.
Je me suis hasardé dans les quartiers du négoce du fer et du bois. Là aussi, tous travaillaient. Quartier impressionnant ! Un peu l'impression de ne pas être à ma place, d'être un peu perdu. Je n'ai pas oser sortir l'appareil photo. Plus par gène que par un quelconque sentiment d'insécurité.

mercredi 30 avril 2008

Moustiques

J'imaginais des bébettes énormes, un croisement hybride entre le moustique préhistorique (ça devait bien exister ? Y pas de raisons) et un alien avide de peau fine et blanche et de sang européen. Pour un fois prévoyant, enfin lorsque je dis prévoyant, je devrais plutôt dire, aidé par mon fréro qui m'a alerté, à raison, des risques encourus, j'ai acheté l'arsenal diabolique censé vaincre ces vilaines et malfaisantes bestioles : prise électrique, spray pour la peau, spray pour les vêtements, etc... (Etc, c'est pour finir, parce qu'en fait, après, je ne vois pas).
En réalité pour l'instant, à Bangalore, sans doute parce que nous sommes au coeur de la saison chaude, ces insectes volants ne sont pas trop effrontés. Ils semblent petits et assez peu rapides. Bref, j'ai un peu abandonné l'arsenal et le cérémonial de sortie en terrain hostile pour n'aventurer dehors, vierge de tout produit chimique (Mosanto ?). Pour l'instant, pas une piqûre. Je jubile ; les moustiques indigènes m'ignorent et semblent rebutés par mon odeur de blanc. Et si je sortait de Bangalore pour voir ?

PS : Je parle de Mosanto car je suis en train de regarder l'émission qui est passée sur Arte (je me la pète) il y a quelques temps. Monstrueux. Je vous engage à voir ce doc (je peux le faire passer à qui le souhaite)

mardi 29 avril 2008

Pour Pierre...


Pierre, ta boite, quand même, quelle belle entreprise ! Tu ne m'avais pas dit que vous étiez aussi là bas ! Je sais ce n'est pas l'eau, mais je trouverai, là, quelque part !
Pour ceux qui ne connaissent pas Pierre, il est intarissable sur le sujet...

Hallucinant !

Certains investisseurs ne savent plus quoi inventer pour les riches qui souhaitent s'installer à Bangalore mais qui veulent une ville au style européen : il suffit de la créer !!!
Je trouve cela choquant mais bon, à vous de voir !

Remarquez, cela existe aussi en France : l'article du monde

La cantine

La cantine est un vaste préau attenant à notre bâtiment et dont les cotés ouverts sont partiellement occultés par des sortes de bambous. Des ventilateurs au plafond ajoutent une note tropicale.
C'est une sorte de self, sauf qu'içi on paye d'abord. C'est forfaitaire et j'ai bien fait de pas apporter des tickets resto : 45 roupies soit 80 centimes !.
Pas d'assiette, la nourriture est répartie dans un plateau compartimenté. Le couteau ne semble pas être usuel, tout comme la fourchette. Seule la cuillère est proposée, baignant dans un seau d'eau...

Les personnes qui vous servent portent des gants de chirurgien, ce qui est une bonne intention, mais c'est manifestement les mêmes depuis plusieurs semaines... De toute façon, ils manipules également les billets qui sont souvent dans un état douteux.

Lorsque je m'installe à table, un homme en bleu (facilities services) m'apporte, sans que je ne demande quoique se soit, ma petite bouteille d'eau personnelle alors que mes collègues boivent l'eau du broc : petite attention sur ma pauvre condition d'européen sensible !

C'est plutôt bon, au fur et à mesure, je me lance dans ce qui me semble le plus dangereux. Aujourd'hui une sorte de mélasse d'épinard mais ce n'est pas de l'épinard, avec un petit de goût de manioc ou d'huile de palme ; je ne connais bien ni l'un, ni l'autre, c'est plus facile pour les comparaisons !

La main droite est toute évidence l'instrument le plus approprié pour manger. Je les regarde, médusé, séparer les aliments avec 3 doigts (de la même main). Essayer, c'est pas si simple. J'essaye de m'y mettre mais cela ne m'est pas naturel ; Lorsqu'il s'agit d'aliment solide passe encore, mais le reste... Toute notre enfance, on a nous répété de ne pas manger avec les mains !

Le plus ethniquement intéressant, c'est finalement après le repas. Direction les lavabos, lavage de mains (encore heureux pour les claviers !), brossage de dents avec les doigts, rinçage de bouche, on retourne prendre une petite pincée de truc indien pour rafraîchir et au boulot. Ben merde, il est où le café ? (je sais je ne devrais pas)

L'agrafeuse...

Aller, je ne résiste pas à vous la raconter !

Le premier jour où nous sommes arrivés à Bangalore avec mes chefs français, nous sommes descendus dans un très bel hôtel (équivalent à **** en France).
Imaginez dès votre sortie de voiture, des porteurs de bagages, un grand costaud en tenue et portant une moustache énorme et faisant office de portier, un grand hall au fond duquel se devine un bar très cosy. Dans ce vaste hall, au milieu de l'entrée, un bureau avec 2 employés modèles, costards gris classe. Passons sur le reste du personnel (moult!). Le tableau est placé. C'est le lendemain matin que la situation devient cocasse.
En partant, je demande à changer des euros et à la fois ma note. C'est là où j'ai un peu regretté de ne pas m'être levé 1/4 plus tôt ! Tout s'est déroulé dans un grand cérémonial, tout document remis est glissé dans une belle enveloppe et tout. Souvent, les notes sont déjà préparées le matin avant le départ. Pas ici. 10 minutes. J'hésite à partir. Je paye. Reste le change.
Le change, le gus prend mes 4 billets et commence à recopier les numéros (mais non, je ne les ai pas voler !)- c'est long recopier des billet sur un ordinateur avec un seul doigt ! son collègue de droite semble toujours aussi affairé à traiter méticuleusement une note d'un client qui s'est volatisé. Bref, un fois la tache terminée, mon guss me fait un grand sourire, et là, dans un souci de professionnalisme évident, décide d'agrafer les documents.... Paf ! pas de chance, plus d'agrafes ! Avec une zen attitude très indienne, le gus ne se laisse pas impressionner par l'adversité du sort : il interpelle par un simple geste un autre gus du fond de l'entrée pour l'approvisionner en matériel. Et Là, surprise ! Le petit nouveau ouvre le tiroir du premier guss, en sort LA boite à agrafe, remplit celle-ci et tend la chère agrafeuse à son utilisateur de droit ! Trop fort ! C'est pas du travail d'équipe ça !
Je n'imagine même pas cela en France ! C'est un coup à se la prendre sur le front, l'agrafeuse !